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les activités d'avf en images

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17 avril 2010 6 17 /04 /avril /2010 17:25

Le jeudi 8 Avril était une journée fertile en activités puisque Pierre Anne nous faisait

le plaisir de présenter ses livres et un peu plus avec humour et bonhomie au local du gouverneur quand, au même instant,  Michel Bersot entraînait quelques adhérents

pour une visite d’entreprise à Vire. Dur, dur le choix !

Conférence P. ANNE.1 

C’est donc devant une salle comble et conquise d’avance que Pierre expose,

avec un plaisir non dissimulé, les raisons qui l’ont amené à écrire ses deux livres

«  Des cailloux plein les poches » et « Adieu billes et culottes courtes » :

« La réponse est toute simple J’ai l’impression d’avoir vécu au moyen

âge  et qu’il y a eu une accélération de la technique. J’ai voulu en

témoigner pour mes petits enfants. »

confpier.2

 

 

Animateur, avec Eric Drudi,  de l’atelier d’écriture à AVF, il ne manque pas

l’occasion de montrer, exemples à l’appui,  comment ses deux ouvrages ont été

construits :

« Les deux livres sont composés de la même manière : il  y a un événement

qui nous fait découvrir la vie dans les années quarante et il y a une chute

pour distraire le lecteur ! »

Ainsi, lorsqu’il parle de sa naissance au début de l’année 1938, dans son premier

livre, on apprend que :

« La contraception n’existait pas … l’accouchement se passait à la maison ..

et il y avait  beaucoup d’enfants » d’où la question que se pose légitimement

un gosse « Pourquoi les familles nombreuses sont-elles l’apanage des

gens modestes ou pauvres ?»

Toujours dans son premier livre, il évoque le caractère sacré du pain

(son père était meunier) :

« le pain se gagne à la sueur de son front et non couché sur le dos.. »

«  il n’était pas question de baguettes mais de gros pains de 4 ou 6 livres

et même de 12 livres.. » «  on pesait le pain devant le client et on complétait

avec une tranche prise dans un autre pain pour assurer le poids exact.. »

« La farine fournie par le moulin aux boulangers n’était pas blanche mais

grise parce qu’on incorporait du son conformément à la loi : elle avait une

teinte légèrement jaunâtre parce qu’on y ajoutait de la farine de maïs

provenant des Etats-Unis dans le cadre du plan Marshall.. » ce qui fait

dire à l’auteur « Blé se dit Corn en anglais mais, hélas, Corn en américain

signifie Maïs … voilà pourquoi pendant des années nous avons mangé

du pain à la mie jaune à cause d’une erreur de traduction ! »

 

 

confpier.3

En bon pédagogue, Pierre sait qu’un discours, aussi intéressant soit-il, doit être

accompagné d’exemples concrets et tangibles si nécessaire. C’est pourquoi il

a prévu de nombreux objets qu’on peut voir sur la photographie ci-dessus, une

bottine à semelle de bois, un battoir, un peson à aiguille, une gamelle ou

encore cette lessiveuse en fer galvanisé ainsi que divers outils etc.., bref un

inventaire comme l'aurait aimé Prévert.

Grâce à un mécanisme mystérieux de la mémoire qui ne retient que les bons

souvenirs de notre jeunesse (sauf ceux liés à des traumatismes mais que la

résilience chère à Boris Cyrulnik atténue au fil du temps) ces objets rappellent,

à coup sûr, des épisodes de l’enfance ou de l’adolescence des auditeurs ici

présents. Citons encore ce passage sur la tenue des écoliers :

« La tenue normale d’un écolier était la suivante : une paire de galoches

à semelles de bois dans lesquelles on plantait des clous pour éviter l’usure

trop rapide des semelles, une paire de cauches qu’on maintenait avec un

élastique, une jupe pour  les filles et un pantalon qui descendait jusqu’aux

genoux pour les garçons, un pull et, par-dessus tout cela, la blouse noire

qu’on lavait avec de l’eau dans laquelle on avait mis du lierre à tremper

(cette plante ravivait parait-il, les couleurs). Il aurait fallu poser la question

à la mère Denis ! » on ne s'en lasse pas..

Concluons sur cette note d’humour dont Pierre a le secret. Les deux livres

contiennent, à travers les anecdotes et les descriptions savoureuses,  une foule

de renseignements sur les habitudes de vie d’une époque pas si lointaine

qu’un ethnologue avisé pourrait certainement utiliser. 

Pour rebondir sur les raisons qui ont poussé Pierre à écrire, on peut s’interroger

sur le fait incontestable que la société subit parfois des accélérations brutales

dans son évolution quand une guerre, avec son lot de morts et de dévastation,

vient à traverser une région ou un pays. Est-ce le contact plus ou moins brutal

avec une civilisation au mode de pensée différent, l’ouverture au monde et

l’adaptation nécessaire à sa propre survie pendant une période troublée..?

 

confpier.1

Merci à Alain Bondino (qu’on peut voir sur la photo ci-dessus présenter la

conférence ou remercier le conférencier, c'est comme vous le sentez) qui

organise ces conférences appréciées de toutes et de tous.  

Il va sans dire mais c’est mieux en le disant qu’il faut absolument lire le

deuxième livre de Pierre.

                                                    « Adieu billes et culottes courtes »

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